NE
JEÛNONS PAS
Ne jeûnons pas, ne nous privons pas d'Eucharistie.
Mais avons-nous faim et soif de l'Eucharistie ? Ne sommes-nous
pas trop souvent absents de l'assemblée dominicale ?
Et, en semaine, le mardi et le vendredi ? Se nourrir de la Parole,
du pain et de vin eucharistiés, de la présence
fraternelle : pourquoi jeûner alors que nous avons le
besoin - et peut-être le désir - d'être rassasiés,
comblés de la présence du Seigneur ?
Ne jeûnons pas, ne nous privons pas d'Évangile.
Avons-nous peur d'être remis en question en le méditant
? Pourquoi négliger les groupes bibliques ? Au fond,
quel temps passons-nous, chaque semaine, à l'écoute
de la Parole ?
Ne jeûnons pas, ne nous privons pas de la prière.
Prière de louange, prière d'intercessions, prière
de demande : pourquoi ne pas nous laisser transformer par la
prière gratuite, aimante, avec Jésus ? Quel temps
prenons-nous, chaque jour, pour ce " cur à
cur " avec le Seigneur ?
Ne jeûnons pas, ne nous privons pas de la miséricorde.
Pourquoi ces jugements sans appel, ces condamnations, ces médisances
qui meurtrissent nos frères ? Serions-nous irréprochables,
si sûrs de nous ? N'avons-nous pas besoin, nous-mêmes,
de miséricorde ?
Ne jeûnons pas, ne nous privons pas de l'humour. Savons-nous
rire de nous-mêmes ? Sommes- nous toujours graves et sentencieux
? Laissons-nous la joie de Dieu nous envahir ?
Oui, jeûnons : laissons-nous " vider " par
le Seigneur de notre suffisance, de notre tiédeur, de
notre mensonge. Non, ne jeûnons pas : laissons-nous "
combler " par le Seigneur de son Amour qui est liberté,
vérité, justice et paix.
Car c'est le temps du Carême.
C.L.
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